Toutes les patates ne peuvent pas nager...

5h50... Je me sens bien réveillée, je me dis que je serai prête à me lever, pas de problème.

Lui, il dort. Et bien même. Le dos tourné vers moi dont je regarde la courbure. J'ai chaud mais je viens quand même me coller à lui. Je voudrais rester des heures comme ça, à entendre son souffle régulier, à sentir son odeur derrière son oreille à penser à tous nos projets un peu fous.

Je me souviens d'un jour il y a longtemps où il me disais que je ne le verrai jamais dormir parce qu'il se réveillerai toujours avant moi. Alors j'en profite encore plus, je le regarde. Je me dis que je vais me lever ce matin, déjeuner avec lui, prendre une douche avec lui, pour ne pas qu'il soit seul, mais quand il se réveille vers 6h45, je me suis déjà rendormie à moitié, je l'agrippe par la taille puis je me laisse retomber dans le lit.

Entre ce moment là et celui où il revient, rasé, habillé, prêt à partir, avec son écharpe blanche autour du cou, j'ai l'impression qu'il y a 30 secondes.
Il sent bon, son visage est doux, est j'ai encore moins envie qu'il parte. Quand il me cri à travers l'appart, sur le pas de la porte qu'il m'aime, je lui répond d'une petite voix que moi aussi, et j'espère toujours qu'il va revenir une dernière fois m'embrasser, mais il faut bien y aller. Alors je me tourne vers le store qui est en grande partie descendu, mais au bout de quelques secondes, entre les petits points de lumière qui passe au travers je vois une ombre qui passe, puis je referme les yeux

Là je me dis qu'il va passer la grille de l'immeuble, se retrouver dans la rue, dans Paris, dans cette foule et son inhumanité, et je me dis qu'il est ce que j'ai de plus précieux au monde...