Toutes les patates ne peuvent pas nager...

Il est exactement midi quarante trois, j’ai conduit comme une folle pour faire semblant d’être plus concentrée sur mon parcourt, histoire d’avoir la paix… il n’a rien dit, pas de remarque, ca devait lui convenir. Il me demande comment s’est passé la fac, ce matin… bien. Que lui dire d’autre ? un soleil frais éclairait la rue devant la fac, je n’avais pas la moindre envie de rentrer à la maison… Rester à Paris. C’est ça qui est dur, rester à Paris. Avec un temps comme ca, salaud de soleil, non j’avais pas envie de rentrer.

Des nouvelles d’Angleterre. Ma sœur va bien, elle s’amuse, elle vit, elle raconte son retour de Munich où elle a encore fait la fête… J’irai bien à Munich.

J’ai eu l’idée lumineuse de prendre tout ce qui traînait dans le frigo pour manger ce midi, ma foi c’était plus que mangeable : krisprols, dessus jambon de parme, dessus carré de feta, un peu de confiture d’oignon et une ou deux noix… tentez le coup c’est délicieux. Bref.

Pas moins qu’hier, j’ai envie de partir, à Londres, ou à l’autre bout de la terre… mettre tout entre parenthèses, disparaître un peu de la vie des gens, me faire toute petite quelques temps… réfléchir, ressentir le manque, pour savoir ce que ma tête ne veut pas me dire… Le cœur a ses prisons que l’intelligence n’ouvre pas. J’aurais voulu prendre le temps d’aller marcher au hasard des rues parisiennes, comme je le faisais souvent ces dernières années… aller au gré de la foule, se laisser porter, une rue, une autre, un rire, un cri, ne penser à rien, prendre des notes, au coin de la tête, regarder, regarder les gens, regarder les arbres, les sacs plastiques qui volent, les voitures qui fuient, le fleuve qui s’enfuit, me voir dans l’eau, le regard flou, vague, ailleurs, partout mais pas ici. Mais j’ai un livre à lire pour demain, que je lirai surement cette nuit… j’ai des choses à faire… blablabla.